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mardi 3 février 2015

Nouveau stade national de football à Bruxelles - Chronique d'un feuilleton rocambolesque de 2008 à 2014


Nouveau stade national de football en vue de l'EURO 2020 - Rocambolesque feuilleton belgo-bruxellois à suivre de rebondissements en rebondissements de 2008 à 2015  - Bruxelles-Bruxellons


Un feuilleton rocambolesque  
à suivre de rebondissements en rebondissements

Préambule
Parce que cela permet de mieux comprendre la situation actuelle, cette chronique s'attache à retracer l'historique chaotique du projet d'un nouveau stade national de football à Bruxelles...de juin 2008 à début 2015. 

Pour nos lecteurs qui souhaitent passer directement aux péripéties et épisodes les plus récents, lien vers l'article :
"EUROSTADIUM BRUSSELS - 2015 - Suite du feuilleton rocambolesque"

Quelques semaines après avoir endossé le costume de Ministre-Président de la Région bruxelloise, Rudi Vervoort s'intéresse de près au dossier du futur nouveau stade national de football qui piétine lamentablement. 
Pour relancer le schmilblick, Il résume la situation par cette petite phrase :

"On en parle depuis 15 ou 20 ans, maintenant il est temps d'avancer".

Il ne pouvait pas mieux dire !

Le vénérable stade Roi Baudouin est installé sur le plateau du Heysel depuis plus de huit décennies.
Inauguré le 23 août 1930 sous le nom de "Stade du Centenaire" (également appelé "Stade du Jubilé"), rebaptisé "Stade du Heysel" en 1946 puis "Stade Roi Baudouin" en 1995, il a bénéficié de plusieurs phases successives de modernisations et rénovations.

1994 -1995
Première phase de travaux en vue de l'EURO 2000 
1996
Création d'une nouvelle piste d'athlétisme ultra performante à 9 couloirs pour le Mémorial Ivo Van Damme
1997-1998
Deuxième phase de travaux en vue de l'EURO 2000 (Coût : 1,5 milliard BEF soit l'équivalent de 37 millions d'euros)

Selon Alain Courtois, depuis 1985, la commune de Bruxelles-Ville y aurait englouti quelque 60 millions d'euros. 
Quelques années plus tard, il s'avère déjà n'être plus conforme aux nouvelles normes européennes pour pouvoir accueillir de grands matchs internationaux. 
Le stade ROI BAUDOUIN obtient une dérogation de l'UEFA pour rester opérationnel tel quel jusqu'en 2017 mais il faut néanmoins songer sérieusement...soit à une nouvelle rénovation en profondeur...soit à une démolition et reconstruction.
Les partisans de l'une ou l'autre solution polémiquent mais on ne parle pas encore de le déplacer.
Le 14 mai 2010, la Belgique et les Pays-Bas remettent conjointement leur candidature à l'organisation du Mondial 2018 ou 2022. En cas de sélection, la construction d'un tout nouveau stade au même endroit (65.000 à 70.000 places assises) est clairement à l'ordre du jour. 
Cette candidature non retenue et la naissance d'un ambitieux projet de réaménagement global du plateau du Heysel (NEO) vont changer la donne. 
L'idée de créer un tout nouveau quartier incluant un vaste centre commercial, des logements, un centre de congrès et des espaces de loisirs fait tout doucement son chemin. 
Lorsque les premières maquettes sont publiquement présentées en septembre 2011, on hésite et tergiverse encore : en l'absence de décision, une version maintient le stade en plein milieu du projet, l'autre l'efface carrément du paysage.

Nouveau stade national de football en vue de l'EURO 2020 - Rocambolesque feuilleton belgo-bruxellois à suivre de rebondissements en rebondissements de 2008 à 2015  -  Projet NEO - EUROPEA (Urbanisation du plateau du Heysel) - Avec ou sans le stade Roi Baudouin ? - Bruxelles-Bruxellons

Il s'avère rapidement que le maintien d'un stade de 50.000 ou 60.000 places à son emplacement actuel n'est plus vraiment compatible avec les objectifs du projet. Les candidats investisseurs privés sont d'ailleurs fermement opposés à cette idée et menacent de retirer leur candidature. Mise sous pression, la Ville de Bruxelles se trouve donc contrainte de s'en débarrasser au plus vite afin de récupérer les 8 ha de terrain qu'il occupe.
Reste à lui trouver un nouvel emplacement en Région bruxelloise et c'est là que les choses se compliquent singulièrement...
Mais il faut remonter jusqu'en 2008 pour mieux comprendre le parcours quelque peu chaotique de ce projet. 

Trois pas en avant, deux pas en arrière
Les occasions manquées...

Juin 2008
Les trois options

La construction d' un nouveau stade de 60.000 places sur le site de l'ancienne gare de triage de Schaerbeek-Formation est déjà clairement dans l'air du temps lorsque la Belgique et les Pays-Bas posent leur candidature pour la Coupe du Monde 2018 ou 2022...

"Trois options ont fait l'objet d'une discussion pour ce qui est du stade bruxellois: la rénovation et l'élargissement du stade Roi Baudouin, la construction d'un nouveau stade sur le site du Heysel ou un nouveau stade sur les terrains de la SNCB de Schaerbeek Formation. "Les possibilités, les avantages et les inconvénients qu'offre chaque option feront l'objet d'un examen ultérieur. Les différentes parties concernées entendent prendre une décision quant au lieu retenu et à l'approche ultérieure du dossier d'ici la fin du mois d'août..."

05/06/2008 - Extrait du communiqué conjoint publié suite à une réunion entre Charles Picqué, ministre-président du gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, Freddy Thielemans, bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Jannie Haek, administrateur-délégué du holding SNCB, et Alain Courtois, coordinateur de la candidature pour 2018

Octobre 2009
Un an plus tard...

Le Ministre-Président Charles Picqué annonce au Premier ministre Herman Van Rompuy et aux représentants des Régions que, dans le cadre de la candidature à la coupe du Monde de football 2018 le choix de la localisation d'un nouveau stade à Bruxelles se porterait sur le plateau du Heysel, à l'emplacement du stade actuel. Le choix du Heysel est le plus approprié car il permet de répondre aux délais de réalisation et aux contraintes techniques et offrira à la Belgique la possibilité de déposer sa candidature à temps.

"Si la Belgique obtient l'organisation de la Coupe du monde 2018, le nouveau stade national sera implanté à l'emplacement de l'actuel stade Roi Baudouin sur le plateau du Heysel, . Si ce ne devait pas être le cas, le choix se porterait alors sur le site de Schaerbeek-Formation" 
Freddy Thielemans 
Bourgmestre de la Ville de Bruxelles


Mai 2010

Le dossier de candidature conjointe de la Belgique et des Pays-Bas pour l'organisation des coupes du Monde de football 2018 ou 2022 est officiellement déposé le 2 mai à Zurich.


Décembre 2010

L'espoir s'envole définitivement le 2 décembre. Dans les conditions douteuses et controversées que l'on connaît, la FIFA attribue l'organisation du Mondial 2018 à la Russie et celle du Mondial 2022 au Qatar. Sur le coup de la désillusion, le projet d'agrandissement et de rénovation du stade Roi Baudouin n'intéresse plus grand monde et se retrouve dans le troisième tiroir.
Deux années passent avant qu'on ne reparle activement de construire un nouveau stade en vue de l'Euro 2020.


Nouveau stade national de football en vue de l'EURO 2020 - Rocambolesque feuilleton belgo-bruxellois à suivre de rebondissements en rebondissements de 2008 à 2015  -  Option site SNCB gare de triage Schaerbeek-Formation - Option ancien site de l'OTAN à Haren  - Bruxelles-Bruxellons

La gare de triage de Schaerbeek-Formation

Ce terrain de 40 ha doit être racheté aux "Fonds d'infrastructure ferroviaire" (+/- 36 millions d'euros) par la Ville de Bruxelles (ou la Région Bruxelloise).
Cette "solution" s'est finalement heurtée à deux problèmes majeurs.
1/ Le délai...
La désaffection complète des voies de triage (fixée aux alentours de 2020), les coûteux travaux de dépollution du site  et la mise en fonction (toujours reportée) de la future gare RER Schaerbeek-voyageurs augurait qu'on ne puisse pas voir le projet sortir de terre avant minimum 10 ans. Dans ces conditions, impossible d'être prêt pour l'EURO 2020. 
2/ L'espace disponible...
Le site de Schaerbeek-Formation est aussi destiné à devenir un vaste centre logistique, vital pour le développement du port de Bruxelles. L'implantation d'un très grand stade avec toutes ses structures périphériques (Voies d'accès et parkings) ne laisserait pas assez d'espace libre pour le centre logistique.

10 mai 2013
Le site de l'OTAN

Le bourgmestre Freddy Thielemans (PS) annonce à la presse que Bruxelles-Ville est favorable au principe d'une implantation sur l'actuel site de l'OTAN, le long du boulevard Léopold III.
Ces terrains sont situés en Région bruxelloise, sur le territoire de la commune de Bruxelles-Ville et seront libérés, début 2016, lors du déménagement de l'OTAN dans ses nouveaux bâtiments en cours de construction de l'autre côté du boulevard. Le site dispose d'un accès aisé via le Ring, il est tout proche de l'aéroport et se trouve dans une zone non résidentielle.  Ce principe est soutenu par l'échevin des Sports, Alain Courtois (MR - Ex-secrétaire général de l'Union belge de football). On parle également d'y installer le Sporting Club d'Anderlecht (RSCA) un peu à l'étroit dans son stade "Constant Vanden Stock" (21.000 places) qui devrait être agrandi et rénové : une excellente manière de rentabiliser l'investissement puisque le club génère plus de 40 événements sportifs par an.

"Un grand stade national sans une équipe comme Anderlecht pour l’occuper serait un aberration,  Or le club ne peut s’étendre au Parc Astrid et ne craint pas de quitter Anderlecht, commune où il ne compte qu’une petite partie de ses supporteurs. Enfin, le terrain de l’OTAN a l’avantage d’être situé non pas à Evere, comme beaucoup le pensent, mais à Haren, donc chez nous !"


Source : Le Vif- L'Express - 10 mai 2013
Interview de Freddy Thielemans par Olivier Rogeau

Cette idée plutôt séduisante n'a pourtant pas fait long feu et, assez curieusement, personne n'a jugé bon d'en expliquer clairement les raisons.

Retournement de situation...

Nouveau stade national de football en vue de l'EURO 2020 - Rocambolesque feuilleton belgo-bruxellois à suivre de rebondissements en rebondissements de 2008 à 2015 - Implantation du nouveau stade sur le parking C - Terrain appartenant à la Ville de Bruxelles mais situé sur la commune de Grimbergen en Région flamande - Bruxelles-Bruxellons

25 mai 2013
Exit le vieux stade

Brusque retournement de situation ! 
Fin mai, histoire de s'aérer les neurones, le gouvernement bruxellois au grand complet se réunit à Ostende pour un séminaire de réflexion en bord de mer.
La vivacité de l'air marin inspire nos ministres...
En concertation avec les autorités de la Ville de Bruxelles, ils se mettent enfin tous d'accord sur l'emplacement du futur nouveau stade national de football 
Où vont-ils l'installer ?
En Flandre pardi ! Plus précisément à l'emplacement du "PARKING C" du Parc des Expositions, terrain qui appartient à la Ville de Bruxelles mais qui est bel et bien situé en Région flamande, sur le territoire de la commune de Grimbergen.

En envoyant d'un bon coup de pied le ballon de foot par dessus la frontière régionale, cette solution efface l'actuel stade Roi Baudouin des plans du projet NEO et permet de récupérer l'espace libéré (+/- 8 ha) au profit de l'habitat. Christos Doulkeridis (Ministre en charge du logement 2009-2014) s'en réjouit d'avance en assurant que 15% des nouveaux logements réalisés seront à finalité sociale.

10 juin 2013
Retour du vieux stade

Petit bémol dans ces réjouissances, il apparaît que l'infrastructure d'un stade de football moderne serait incompatible avec le maintien de pistes d'athlétisme.
Guy Vanhengel, ministre bruxellois du budget, le confirme: 

"Si on veut avoir un modèle rentable, il faut respecter certaines contraintes. Et sur le plan technique, il y aura des difficultés à installer une piste d'athlétisme dans le nouveau stade" (Source: Belga).
Invités à une importante rencontre d'athlétisme au Maroc, Rudi Vervoort et Guy Vanhengel y retrouvent les responsables du Mémorial Ivo Van Damme (Les autorités marocaines font appel à leurs compétences depuis plusieurs années). Ces derniers font part de leurs vives inquiétudes quant à l'avenir du célèbre événement sportif au sein de la Capitale.
Au retour de voyage, les ministres changent d'avis et confirment l'engagement de maintenir le vénérable stade Roi Baudouin en place afin de pouvoir continuer à accueillir les activités d'athlétisme...au moins jusqu'en 2022...puisque c'est l'année du Championnat d'Europe d'Athlétisme pour lequel Bruxelles ambitionne aussi de poser sa candidature.
Il faudra donc attendre une décennie pour envisager de construire les logements annoncés avec enthousiasme 15 jours plus tôt.


Nouveau stade national de football en vue de l'EURO 2020 - Rocambolesque feuilleton belgo-bruxellois à suivre de rebondissements en rebondissements de 2008 à 2015  -  Projet NEO - EUROPEA (Urbanisation du plateau du Heysel) - Avec ou sans le stade Roi Baudouin ? - Bruxelles-Bruxellons
Le projet NEO - EUROPEA tourne en rond autour du vénérable stade Roi Baudouin

14 juin 2013

Le parlement bruxellois est en effervescence : une kyrielle de députés, issus tant des bancs de l'opposition que de ceux de la majorité, bombardent le gouvernement d'interventions et de questions au sujet des décisions prises.
Certains suggèrent déjà de prévoir un "plan B" au cas où les exigences de la Région flamande à propos de l'implantation du nouveau stade sur le parking "C" seraient irrecevables. 
Et, le "plan B" pourrait être...de rénover le stade actuel en laissant tout en place (?!). 
Retour à la case départ !
La nouvelle ministre de l'emploi, Céline Fremault, essuie sa première "drache" politique en faisant l'objet de critiques au sein de son propre parti (CDH) pour avoir entériné "à la légère" cet accord gouvernemental sur le choix du nouvel emplacement.
En réponse aux attaques, Rudi Vervoort nuance la position du gouvernement et refait marche arrière : 

"Le football sera la destination prioritaire du nouveau stade. S'il s'avère que les investisseurs sont prêts à y mettre les moyens financiers et que des solutions techniques le permettent, nous ne sommes évidemment pas opposés à ce que le nouveau stade national soit plurifonctionnel et accueille le Mémorial Van Damme" (Source: Belga).

19 juin 2013

Patatras ! Histoire de clarifier les choses, c'est à présent André Antoine, ministre des sports de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui vient mettre son grain de sel. Il râle sec de ne pas avoir été consulté sur le sujet, critique le choix du gouvernement bruxellois (le fameux parking "C")met en doute la compétence de la Région bruxelloise à prendre des décisions à propos d'un "stade national" (De quoi se mêle-t-elle ?) et déplore le manque de concertation préalable avec les différentes Régions et Communautés du pays (tout en se gardant bien de proposer une alternative concrète).
C'est vrai ça ! Si Bruxelles-Capitale souhaite se débarrasser de son stade de football, ce n'est pas à elle de décider unilatéralement d'en construire un nouveau en Flandre. Pourquoi pas en Wallonie ? Heureusement que les majorités politiques en place à la Fédération Wallonie-Bruxelles et à la Région bruxelloise sont les mêmes...et qu'elles sont censées être "copines-copines" en travaillant ensemble sans se tirer dans les pattes (?!)
L'aura-t-on finalement "quelque part" ce nouveau stade conforme aux normes en vigueur pour pouvoir participer à l'organisation des matchs de l'EURO 2020 ?
A suivre après les vacances parlementaires.

24 août 2013
L'ancien Ministre-Président se pose des questions

"Il faut d'abord se demander si c'est une priorité et quel sera le coût. Je sais que ce n'est pas très populaire d'émettre des doutes sur l'opportunité d'avoir un stade. Je m'en fous. Je suis un grand amateur de football mais, en réalisant ce stade, qui accueillerait quelques matches de l'Euro de football, ne sommes-nous pas dans une spirale d'endettement et de dépenses qui pourrait être préjudiciable à d'autres matières essentielles, comme l'offre scolaire ?"

Charles Picqué
Ex-Ministre-Président du gouvernement de la Région bruxelloise
Interview au journal La Libre Belgique - Samedi 24 août 2013

11 septembre 2013
Retour de vacances

La nouvelle tombe à midi !
Ô miracle, les gouvernements bruxellois et flamands se sont entendus et la convention de pré-accord est contresignée par les deux Ministres-Présidents. Kris Peeters, parti en Chine, l'avait déjà approuvée quelques jours auparavant, on n'attendait plus que Rudi Vervoort. 
En affirmant le matin même que les négociations n'étaient pas closes, le gouvernement bruxellois a entretenu le suspense jusqu'à la dernière minute. 
Le nouveau stade sera bien construit à l'emplacement du fameux parking C 
Selon les exigences posées par le gouvernement flamand, l'option retenue est d'y intégrer une piste d'athlétisme avec des tribunes mobiles (indispensable pour pouvoir accueillir des activités d'athlétisme et le Mémorial Ivo Van Damme) et un toit rétractable (pour le rendre multifonctionnel et apte à accueillir des spectacles et de l'événementiel sportif en toute saison).

De justesse ! A un jour de l'échéance fatidique, l'Union belge de Football et le gouvernement fédéral peuvent donc introduire le dépôt officiel de candidature de la Belgique à l'organisation de certains matchs de l'Euro 2020.

Soupir de soulagement...sauf que...

La valse des millions...

Le soir même du jour "J", Steven Martens (Sécrétaire général de l'Union belge de Football)  affirme que la déclaration d'intention signée par les deux gouvernements est "irréaliste".
"270 millions d'investissements pour un stade de 60.000 places avec un toit classique, 35 à 40 millions de plus pour une enceinte intégrant une piste d'athlétisme et des tribunes rétractables : s'offrir le luxe d'y rajouter une toiture intégrale rétractable  serait non seulement impayable mais impossible à rentabiliser" (+/- 30 millions d'euros à rajouter à la facture).
D'autant plus que, si des fonds publics sont bien prévus pour aménager les infrastructures périphériques, aucun des gouvernements concernés n'a budgétisé le moindre euro pour la construction du nouveau stade. Il devra donc être entièrement financés par des investisseurs privés. On ne sait pas encore qui mettra la main au portefeuille mais on imagine sans peine qu'ils auront forcément l'objectif d'un bon retour sur investissement.

La barrière linguistique...

Alors que l'encre des signatures n'est pas encore sèche, la peur de la "tache d'huile francophone en périphérie flamande" refait surface. Ce même jour, Philippe Muyters,  Ministre des Sports du gouvernement voisin et issus des rangs de la N-VA, s'exprime à la VRT (Télévision flamande).
Il parle sans détour "d'assortir la construction du nouveau stade à l'utilisation exclusive de la langue néerlandaise sur le site". 
On devait forcément s'attendre à ce type de déclaration venant de la part d'un parti politique qui se rue sur chaque opportunité pour occuper le terrain médiatique et transformer l'essai communautaire en but électoral.
D'une part, la N-VA doit marquer le coup pour contrer la montée en popularité de Kris Peeters (CD&V), d'autre part, elle est mise sous pression par le parti indépendantiste d'extrême-droite "Vlaams Belang" qui apporte son soutien aux habitants de Grimbergen manifestant déjà leur opposition au projet (Commune sur laquelle se trouve le parking "C")
En attendant, voilà le genre de réactions qui rajoute un peu plus de confusion : de quoi mettre tout de suite les futurs partenaires et investisseurs potentiels en climat de confiance.

12 septembre 2013

Le journal "La Libre.be" annonce que, selon ses sources, le Sporting d'Anderlecht (RSCA)  serait prêt à mettre 150 millions sur la table. La nouvelle semble réjouissante puisque ce montant représente environ la moitié du financement nécessaire.
Elle le serait effectivement si elle n'avait pas suscité une réaction immédiate et passablement énervée de David Steegen, directeur de la communication du RSCA :
"Nous n'allons même pas prendre la peine de démentir via un communiqué officiel. Est-ce qu'on se rend compte de ce que représente la somme de 150 millions d'euros pour un club, même comme Anderlecht ?"

Soit dit en passant , personne ne semble s'émouvoir du fait que ce serait plutôt "cocasse" de voir un club de football, enraciné à Bruxelles depuis plus d'un siècle (1908), quitter subitement sa ville natale pour s'implanter à Grimbergen (Brabant flamand).

2 décembre 2013
Entre 314 et 344 millions d'

Le bureau d'étude "DELOITTE" remet son rapport préliminaire fin novembre. 
En prenant pour référence le stade londonien d'Arsenal, en Grande-Bretagne, il arrive à la conclusion "qu'il est possible de trouver un équilibre économique viable dans le cadre de la construction d'un stade national axé principalement sur le football au départ d'un financement par le privé"

Selon le consultant, parmi les trois scénarios principaux étudiés, celui d'un stade consacré exclusivement au football avec un club intégré dans la structure offrirait le plus haut rendement, soit entre 3,9% et 5,9% pour un investissement de base estimé à 314,3 millions d'euros.
Pour un stade à usage mixte, équipé pour l'athlétisme (avec tribunes mobiles) le rendement chuterait entre 1,6% à 2,3%.
Par contre, le rendement remontrait entre 3,7 à 5,6% pour un stade multifonctions (avec toit rétractable) mais...avec une prise de risque financier au départ nettement plus importante (343,4 millions d'euros)
Le bureau d'étude arrive à la conclusion que même la version la moins chère du stade est irréaliste sans aides publiques au niveau fédéral et régional mais tout dépend de ce qu'on prend en compte dans les investissements. Les infrastructures routières et techniques autour du stade sont en principe à charge des Régions. Quant aux 10.000 places actuellement disponibles sur le Parking C, il faudra bien trouver une solution pour les retrouver d'une manière ou d'une autre...car elles sont aussi indispensables au futur stade (60.000 places), qu'au Parc des Expositions et à la salle de spectacle PALAIS 12 (15.000 places).

Se rangeant à l'avis du consultant, Bruxelles-Ville et les responsables de l'Union belge de Football ont donc annoncé que les différentes parties prenantes sont tombés d'accord sur le principe d'un stade national de 60.000 places (dont 10.000 en tribunes rétractables)... sans piste d'athlétisme...et sans toiture rétractable...soit la version la moins chère et la seule qui pourrait éventuellement se passer d'apports financiers publics (Autrement dit: de l'argent du contribuable)

On notera au passage que c'est exactement l'inverse de l'option choisie par le gouvernement bruxellois (en fonction des exigences posées par gouvernement flamand ?), telle qu'elle avait été annoncée le 11 septembre 2013. En clair, cela signifie également que l'actuel stade Roi Baudouin restera bel et bien en place au milieu du projet NEO jusqu'en 2022 pour continuer à accueillir les activités d'athlétisme et l'événement annuel du Mémorial Ivo Van Damme.
Retour à la case "juin 2013"...comprenne qui pourra !

A consulter pour encore plus d'infos: l'intéressante analyse publiée par l'ARAU (Atelier de recherche et action urbaine) en février 2014  - Document PDF - CLIQUER ICI


19 mars 2014

Le renommé groupe belge BESIX (qui sera l'un des candidats retenus pour remettre un projet pour le financement, la construction et l'exploitation du stade)  fait procéder à des analyses de rentabilité détaillées. 
Son CEO, Johan Beerlandt, fait part de leurs conclusions dans les journaux L'Echo, La Libre Belgique et Le Soir.
"Il est impossible qu'un grand stade dédié au football, de 50.000 à 60.000 places soit rentable uniquement grâce au football, ce n'est pas possible. (...) Près de 150 millions d'euros pourraient être apportés par l'activité footballistique. Mais il faut être lucide, sans les pouvoirs publics, il n'y aura jamais de stade. Nous n'excluons pas de travailler à partir du stade Roi Baudouin. On pourrait raser le stade actuel et reconstruire à cet endroit-là. Cela coûterait probablement moins cher." 
Une option vis-à-vis de laquelle la Ville de Bruxelles se montre(très) réticente.

20 mars 2014
200.000 € pour un avant-projet

Au moment de la confirmation du choix du Parking C comme lieu d'implantation du nouveau stade (11/09/2013), les autorités communales, régionales et fédérales avaient pris l'engagement de ne pas dépenser UN euro d'argent public pour sa construction. 
En date du 20 mars, un arrêté du collège échevinal de la Ville de Bruxelles entérine pourtant une dépense complémentaire de...200.000 € pour frais d'étude urbanistique relatifs au futur stade (*).
En fait, ce budget conséquent vise principalement à pouvoir présenter un avant-projet suffisamment convaincant et séduisant dans le cadre du dossier complet de candidature à l'EURO 2020 qui doit être bouclé pour le 25 avril. 
L'appel international à candidatures pour la construction et l'exploitation du futur stade n'ayant été lancé qu'à partir du 2 avril, la Ville de Bruxelles ne disposait d'aucun visuel un tant soit peu tangible à joindre au dossier. Il a donc fallu en fabriquer un d'urgence pour les besoins de la promotion.
(*) Extension de mission confiée au bureau d'urbanisme KCAP en charge du projet NEO (Réaménagement du Plateau du Heysel) depuis 2010.

24 avril 2014

L'Union Belge de Football rentre officiellement le dossier de candidature de Bruxelles pour l'EURO 2020. La Ville de Bruxelles a le soutien du gouvernement fédéral, des gouvernements de la Région Bruxelles-Capitale et de la Région flamande... (à condition qu'ils ne doivent pas mettre la main au portefeuille).

12 mai 2014

Clôture de l'appel à candidatures lancé en mars 2014 pour le financement, la construction et l'exploitation du futur stade. Quatre candidats "bâtisseurs-investisseurs" sont retenus dont un déclarera forfait en cours de route.

25 juillet 2014

Remise des premières offres et avant-projets des trois candidats en lice


19 septembre 2014
Formidable....nous sommes formidables 
Bruxelles est formidable...

Yvan Mayeur (Bourgmestre de la commune de Bruxelles-Ville) et Alain Courtois, (Premier échevin et Président du groupe Euro Brussels 2020 en charge de la préparation du projet) se réjouissent en chœur de la bonne nouvelle qui vient de tomber à Genève. 
  • "La désignation de Bruxelles dans le groupe des 13 villes hôtes de l'Euro 2020 de football constitue une belle page qui s'ouvre pour la Ville et la Région Bruxelles Capitale"
  • "La Ville de Bruxelles retrouve enfin sa place sur la scène internationale du sport et s'affirme ainsi comme Ville phare en Europe sur les plans culturel, événementiel et sportif"
  • "La Ville s'est également déclarée officiellement prête à accueillir le match d'ouverture de l'Euro 2020. Forte de son expérience dans la gestion d'événements internationaux majeurs, riche d'une capacité hôtelière de première qualité et dotée d'infrastructures performantes en termes de mobilité, d'accueil et de services, la Ville de Bruxelles offre à l'UEFA l'occasion d'organiser la cérémonie d'ouverture de l'Euro 2020 dans un nouveau stade moderne au cœur même de l'Europe".
Bon d'accord...
Parler "d'infrastructures performantes en termes de mobilité" n'était peut-être pas la meilleure idée du jour. Pour ceux et celles qui ont entendu cette info à la radio, coincés dans les traditionnels bouchons de fin de journée ou bloqués sur le ring...il y avait de quoi avaler son volant ou s'étrangler de rire !
Bon d'accord...
"Le nouveau stade moderne au cœur même de l'Europe" n'existe pas encore : on ne sait même pas exactement à quoi il ressemblera, qui le financera et qui le construira..mais, c'est promis-juré, on va le faire sortir de terre pour 2019 !
Bon d'accord...
Affirmer que "La Ville de Bruxelles retrouve enfin sa place sur la scène internationale du sport" ou que  "C'est une belle page qui s'ouvre pour la Ville et la Région bruxelloise", relève un peu de la fanfaronnade. 
Si l'image internationale de Bruxelles sera sans doute bien mise en valeur durant la courte période de l'EURO 2020, qu'en sera-t-il après ?
Le "super nouveau stade", qui a mobilisé tant d'énergie politique et suscité tant de polémiques en Région bruxelloise, sera bel et bien implanté "de l'autre côté de la frontière" - en Région flamande - et sera entièrement géré par le privé.
Autant dire que les autorités politiques bruxelloises qui se montrent aujourd'hui si enthousiastes, n'y exerceront que peu ou plus du tout d'influence. 

Que deviendra le mythique Stade Roi Baudouin après 2022 ? 
Quel sera l'avenir du Mémorial Ivo Van Damme, événement sportif bruxellois de renommée internationale ? Où s'exerceront les multiples activités du Royal Excelsior de Bruxelles (premier club d'athlétisme belge) et des autres clubs sportifs qui s'y entraînent (dont le tir à l'arc) ? Où sera réimplanté le complexe de 25 terrains de tennis (12 en extérieur, 8 en intérieur et 5 pour enfants) ?
Mystère et boule de gomme !
Après tout, le "SPORT", ce n'est pas QUE le football...

En attendant, à l'horizon 2020, Bruxelles sera probablement la seule ville au monde à pouvoir s'enorgueillir de DEUX stades de 50.000 et 60.000 places situés à quelques centaines de mètres l'un de l'autre. 
Et ça...même si c'est un peu absurde, c'est déjà un record !

6 octobre 2014
720.000 € pour des petits frais complémentaires

Les conseillers communaux de la Ville de Bruxelles votent une extension de budget de 720.000  correspondant à des frais d’études pour l’implantation du stade sur le parking C, des honoraires d’avocats et l’engagement d’un project manager au sein de PROSPORT qui gère les activités du stade Roi Baudouin. 
Tant au niveau du cabinet du Bourgmestre qu'au niveau du gouvernement régional bruxellois, on continue à affirmer haut et fort que pas un denier d'argent public ne sera investi dans la construction du nouveau stade.
Soyons précis : on a dit "construction"....pas "études" et "infrastructures" autour du stade" !!!

Trois structures doivent se partager les engagements financiers : l'a.s.b.l. PROSPORT (Stade Roi Baudouin), l'a.s.b.l. EURO 2020 (Union belge de Football + Ville de Bruxelles + Région bruxelloise) et la s.c.r.l. NEO (Ville de Bruxelles + Région Bruxelles-Capitale). 
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
A ce stade, on ne peut pas dire que cet assemblage fasse preuve de grande transparence et qu'on sache exactement "qui va payer quoi". Mais une chose est certaine : cela proviendra bien de l'argent des contribuables

Au sein de la s.c.r.l. NEO qui gère le projet  de réaménagement et d'urbanisation du plateau du Heysel, 167,5 millions d'€ sont budgétisés pour réaliser les infrastructures nécessaires à l'implantation du futur complexe EUROPEA et ce montant inclut les abords du stade sur le fameux Parking C.  
C'est d'ailleurs de ce portefeuille-là qu'on aurait sorti le complément de 200.000 € déjà versé au bureau d'études KCAP pour réaliser en urgence un avant-projet du nouveau stade dans le cadre du dossier de candidature présenté à l'UEFA (Voir "20 mars 2014"). En toute logique, c'est l'a.s.b.l. EURO 2020 qui devrait supporter ces frais...mais elle les remboursera (peut-être) plus tard .

2 février 2015

Sur base des premiers projets remis le 25 juillet dernier et des remarques formulées par la Ville de Bruxelles, les trois consortiums ont peaufiné leurs propositions et remis leurs BAFO (Best And Final Offer).

Est-ce encore jouable ?
Va-t-on siffler la fin de match sans marquer le but final  ?
La course contre la montre est engagée et l'avenir le dira...
Jipé

Pour la poursuite de l'histoire...
EUROSTADIUM BRUSSELS - 2015 - Suite du feuilleton rocambolesque

Le bureau d'urbanisme KCAP  a réalisé un avant-projet en urgence pour constituer le dossier de candidature de la Ville de Bruxelles à l'organisation de l'EURO 2020 (Coût 200.000 euros). 
KCAP est le bureau d'études en charge du projet NEO depuis 2010 mais il ne fait pas partie des candidats en lice pour l'édification et l'exploitation du futur stade. L'un de 4 candidats sélectionnés le 12 mai 2014 ayant déclaré forfait en cours de route, il en reste trois...

Les trois équipes sélectionnées pour le match final...
  • BESIX : groupe belge spécialisé dans les projets de grande envergure au niveau international, il a notamment réalisé le KING ABDULLAH SPORTS CITY à Djeddah (Arabie Saoudite) qui comprend un superbe stade de 60.000 places et une salle omnisport de 2000 places (Inauguré le 1er mai 2014 - Budget : 384 millions d'€). L'entreprise a aussi modernisé complètement le KHALIFA STADIUM au Quatar en augmentant sa capacité à 40.000 places (Budget : 78 millions d'€) et est en charge d'un projet en cours pour la rénovation et l'extension du stade d’Anderlecht.
  • DENYS-FCC-MACQUARIE : l’association formée entre l'entreprise belge DENYS et le groupe espagnol FCC qui a transformé le mythique stade BERNABEU du REAL MADRID. Ils travaillent en collaboration avec le puissant groupe financier australien MACQUARIE et sont déjà connus à Bruxelles pour avoir remporté le contrat pour la construction de la nouvelle prison de Haren (aucun rapport avec le stade...). L'entreprise DENYS est aussi renommée pour sa compétence dans la restauration de bâtiments historiques dont l'Eglise Royale de Laeken.
  • BAM-GHELAMCO : l’association formée entre l'entreprise belge GHELAMCO, et le groupe ROYAL BAM (Pays-Bas) qui a été chargé de transformer le stade de FEYENOORD à Rotterdam. Leurs références : le nouveau stade de la Gantoise ainsi que l'impressionnant SOCCER CITY STADIUM de Johannesburg, pour la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud.