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BRUXELLES D'ANTAN, D'AUJOURD'HUI ET DE DEMAIN
De coups de cœur en coups de gueule...l'histoire, le patrimoine, les anecdotes insolites, les petits secrets, les découvertes, les curiosités, les grands projets et les actualités qui rendent notre ville vivante, passionnante et attachante mais aussi parfois complètement surréaliste.

mercredi 23 janvier 2013

Place de Brouckère...avec un brin de nostalgie


Place de Brouckère (Début des années 1900) - Bruxelles-Bruxellons

La vie d'une place au fil du temps... 
En quelques dates et p'tites histoires...
Chronique réactualisée en janvier 2014 avec de nouvelles illustrations

Actualités :

1867-1871
Tout a commencé par le voûtement de la Senne... 
Lorsque Jules Anspach devient conseiller communal en 1857, l'état de délabrement de Bruxelles est carrément effrayant.
Mis à part le « quartier autrichien » entourant le Parc de Bruxelles, le centre de la cité est vraiment très loin d'offrir le visage d'une "capitale" digne de ce nom. La population du bas de la ville croupit dans la vallée marécageuse de la Senne (un égoût à ciel ouvert). Elle est accablée par les maladies et la majorité des habitations sont insalubres. Plusieurs épidémies successives de choléra font d'ailleurs des milliers de victimes.

Place de Brouckère - Bruxelles-Bruxellons - Jules Anspach bourgmestre de Bruxelles entre 1863 et 1879
Jules Anspach  - Bourgmestre de la Ville de Bruxelles durant 16 ans (1863-1879)
Dans la foulée du voûtement de la Senne (1867-1871), Jules Anspach fait percer le boulevard du centre (actuel Anspach), le boulevard de la Senne (actuel Emile Jacqmain)...complété par le boulevard du Nord (actuel Adolphe Max)
Ces travaux gigantesques sont suivis par  la construction de la Bourse (1868-1873), la transformation du vieux quartier "Notre Dame aux neiges" devenu "Quartier des Libertés" (1874), par les prolongations de l'avenue Louise, de la rue de la Régence, de la rue Belliard...et...par la réalisation du Parc du Cinquantenaire (de 1880 à 1905). Les nouveaux bâtiments construits le long de ces axes engendrent également un extraordinaire essor immobilier durant les trois décennies suivantes, couronné par l'exposition universelle de 1910
Dans la foulée, la ville assure aussi  la distribution généralisée du gaz et de l'eau (on ne parlait pas encore d'électricité)...ainsi que la création de plusieurs écoles publiques.
On reste pantois d'admiration face au travail colossal accompli sous l'impulsion de cet homme en seulement 16 années de maïorat (1863-1879).
Il faut cependant reconnaître que l'appui du "Roi bâtisseur"  a joué un rôle essentiel et que les complexités administratives liées à ce genre de grands projets n'étaient pas comparables à celles d'aujourd'hui.

Boulevard du centre (Actuel boulevard Anspach) - Vue de la Bourse vers la future place de Brouckère encore occupée par le Temple des Augustins  (avant 1874) - Bruxelles-Bruxellons
Boulevard du Centre (actuel boulevard Anspach) vu de la place de la Bourse
Le vieux Temple des Augustins occupe toujours le centre de la future place de Brouckère
Boulevard du centre (Actuel boulevard Anspach) - Vue de la Bourse vers la future place de Brouckère encore occupée par le Temple des Augustins  (entre 1874 et 1893) - Bruxelles-Bruxellons
Vu de la place de la Bourse, le boulevard du Centre conduit à la future place de Brouckère.
Tout au fond, en arrière-plan du Temple des Augustins, on distingue le toit de hôtel Continental (construit en 1874)

1871
En séance du conseil communal du 3 janvier 1871, le bourgmestre Jules Anspach déclare:
"Je n'ai pas perdu espoir de voir disparaître le Temple des Augustins. Si nous réussissons à faire abattre cette masure informe, il sera très important pour nous d'avoir une construction monumentale sur laquelle s'arrêtera le regard, à la bifurcation des deux boulevards"
Situé au centre de ce qui deviendra la future place de Brouckère, l'édifice religieux  est "en plein milieu du chemin"  et constitue un obstacle à la circulation et à son aménagement.
La façade de cette "masure informe" date cependant du XVIIème siècle et faisait partie d'un couvent dont l'origine est bien antérieure (1336)
Place de Brouckère - Ancien couvent des Augustins - Bruxelles-Bruxellons

Qui s'imagine encore qu'un couvent d'une telle ampleur occupait le centre de Bruxelles du XIVème au XVIIIème siècle ? (Entre l'actuelle place de Brouckère et la rue de Laeken)

Bâtie entre 1620 et 1642 sur les plans de l'architecte Jacques Franquart, l'église du couvent des Augustins a connu d'épiques aventures au cours de ses deux siècles et demi d'existence. 
Quand  les Frères Augustins sont chassés de la ville après la Révolution française, une partie des bâtiments du couvent et l'église sont utilisés comme hôpital de fortune.

Rouverte au culte catholique entre 1805 et 1814, elle redevient "hôpital de campagne"  pour accueillir l'affluence des blessés en provenance du champ de la bataille de Waterloo (1815).
En 1816, lors du rattachement des provinces belges aux Pays-Bas elle est convertie au culte protestant. L'année suivante, le temple accueille la cérémonie de baptême d'un bébé né à Bruxelles le 18 février 1817..pas n'importe quel bébé puisque c'est le futur Guillaume III d'Orange-Nassau, neveu du Tsar Nicolas 1er de Russie par sa mère. (Quelques années plus tard, le New York Times le surnommera "Le Roi Gorille" en raison de sa vie dépravée, de ses multiples conquêtes féminines et de son autoritarisme primaire)
Occupée par les patriotes belges en 1830 et désacralisée en 1842, elle fait ensuite office de salle de concert et de théâtre...avant de finir tristement sa carrière en banal "bureau de poste".

Hôtel Continental à l'intersection des boulevards du Nord et de la Senne  sur la future place de Brouckère encore occupée par le Temple des Augustins - Bruxelles-Bruxellons
Hôtel Continental à l'intersection des boulevards de la Senne et du Nord
Ce qui reste de l'église des Augustins (en avant-plan) occupe toujours le centre de la future place de Brouckère
1874
La "construction monumentale" préconisée par Jule Anspach, ne s'est pas faite attendre longtemps!
Conçu par l'architecte Eugène Carpentier (1819-1886), l'Hôtel Continental prend place à l'angle des boulevards de la Senne et du Nord  (actuels boulevards Emile Jacqmain et Adolphe Max). Une belle taverne richement décorée et sa grande terrasse extérieure occupent le rez-de-chaussée.
1890
Les frères Wielemans, brasseurs à Forest, ouvrent le "Café Métropole" pour assurer la promotion de leurs bières.
Même s'il a été provisoirement fermé fin avril 2013, l'établissement a repris vie en février 2014 et son décor classé est soigneusement préservé.


Place de Brouckère - Eglise des Augustins (1642-1893) devenue successivement "temple protestant", "hôpital de campagne" puis "bureau de poste", reconvertie en façade de l'église de la Sainte-Trinité à Ixelles (1895) - Bruxelles-Bruxellons

1893
Lorsque son souhait de disparition du Temple des Augustins  se concrétise, Jules Anspach n'est plus là pour le voir. Epuisé par la tâche gigantesque qu'il s'était assigné, il est décédé le 18 mai 1879 à l'âge de 50 ans.
Lors de sa démolition en 1893, la façade baroque, datant du 17ème siècle, est soigneusement démontée pierre par pierre.
Deux ans plus tard, elle ressuscite miraculeusement en devanture de la nouvelle église de la Sainte-Trinité qui est en cours de construction à Ixelles. Réincarnée, l'œuvre de l'architecte Jacques Franquart entame une seconde vie...nettement plus sereine et paisible.
Le champ est enfin libre pour la réalisation de la grande place tant espérée.

Place de Brouckère - Café & Hôtel Métropole - Bruxelles-Bruxellons
1894
Un palace né d'un café
Dans la foulée du succès du Café Métropole qui dépasse toutes leurs espérances, les frères Wielemans rachètent le bâtiment voisin (Ex-quartier général de la Caisse d'Epargne et de Retraite). Ils demandent à l'architecte français Alban Chambon qui a déjà aménagé leur café 4 ans plus tôt, de concevoir un hôtel...ou plutôt un "palace"...offrant à la clientèle le summum du luxe et du confort moderne de l'époque. 
Chargé d'un siècle d'histoires, l'Hôtel  Métropole reste toujours aujourd'hui l'un des lieux de séjour préféré des artistes, acteurs, écrivains, vedettes du show-bizz...de passage à Bruxelles.

Place de Brouckère inaugurée en août 1897 - Bruxelles-Bruxellons
Place de Brouckère inaugurée en août 1897

Place de Brouckère inaugurée en août 1897 - Bruxelles-Bruxellons


1897 
Inauguration de la place le 22 août 1897
La fontaine-obélisque "Anspach" en est déjà l'épicentre. Elle a été dessinée par l'architecte E. Janlet en hommage à Jules Anspach bourgmestre "bâtisseur" de Bruxelles de 1863 à 1879. Pas moins de quatre sculpteurs, ont collaboré à sa réalisation (G. Devresse, J. Dillens, M. Houtstant, P. Braecke).
La place de Brouckère devient rapidement le rendez-vous animé de la bourgeoisie bruxelloise qui se donne rendez-vous aux terrasses des cafés "Continental" et "Métropole".

Place de Brouckère (1901) - Incendie de la toiture de l'hôtel Continental - Bruxelles-Bruxellons

1901
Le 14 octobre 1901, en début de soirée, un violent incendie détruit la toiture de l'hôtel Continental en moins d'une demi-heure.
On imagine qu'après le sinistre, les experts délégués par les compagnies d'assurances ont dû raboté le montant de leurs interventions.
Du coup, c'est le toit de l'immeuble  qui est sérieusement "raboté" ! Lors de la réfection, son style initial n'est malheureusement pas du tout respecté.  La toiture d'origine, plus haute et de forme pyramidale, était chapeautée par une superbe sculpture en cuivre de L. Samain (cette "Statue de la Liberté" précipitée dans les flammes n'a pas survécu à ses blessures).
L'ensemble donnait bien plus d'envolée et d'équilibre à cet édifice.
Gageons que, si Eugène Carpentier avait vu son "toit tout applati", il en serait tombé malade. Heureusement pour lui, au moment du forfait, il avait déjà rejoint le paradis des architectes depuis 5 ans.
Même si le bâtiment a perdu un peu de sa superbe, il accroche toujours le regard des passants à l'intersection des boulevards.
Durant un bon demi-siècle, il a d'ailleurs servi de support à la célèbre enseigne "Coca-Cola" installée sur son toit (Longtemps "en panne" elle est aujourd'hui remplacée par un écran LED).
Aujourd'hui, l'enveloppe extérieure de l'immeuble est entièrement rénovée mais personne n'a eu la bonne idée de redonner sa forme initiale à son "chapeau".
Quant au "Café Continental" et sa grande terrasse..il y a bien longtemps qu'il ne font plus partie du paysage.

Place de Brouckère - Début des années 1900 - Bruxelles-Bruxellons


Place de Brouckère - Début des années 1900 - Bruxelles-Bruxellons
Place de Brouckère conviviale et très animée au début des années 1900
Le Café de l'hôtel Continental et celui de l'hôtel Métropole sont des lieux de rendez-vous appréciés par la bourgeoisie.

Place de Brouckère - Début des années 1900 - Bruxelles-Bruxellons
On ne peut s'empêcher d'admirer l'équilibre architectural et les perspectives dégagées de l'ensemble
Tout au bout du boulevard du Nord (à droite) on distingue le toit de l'ancienne Gare du Nord sur la place Rogier

1906
Installation de la première salle de cinéma sur la place. 
Dénommé à l'origine "Cinéma américain"  et rebaptisé en 1915  "Cinéma des Princes", il s'étend rapidement sur plusieurs maisons accolées.

Place de Brouckère (Vue vers boulevard Anspach) - Années 20 - Bruxelles-Bruxellons

Place de Brouckère - Des années 1905 à 1955 - Cinéma Eldorado dans les années 30 - Bruxelles-Bruxellons
Place de Brouckère - Vues vers le boulevard Anspach - Années 1905 à 1955  - Cinéma Edorado (Années 30)

 1931-1938
Naissance du prestigieux "Cinéma Eldorado".
Conçu par l'architecte Marcel Chabot et aménagé à l'emplacement du "Cinéma des Princes", il occupe dorénavant toute la profondeur de l'ilot jusque la rue de Laeken. Quelques années plus tard (1938), pour mieux faire concurrence au tout aussi prestigieux Cinéma Métropole qui a vu le jour rue Neuve, il subit déjà une transformation-rénovation qui donnera notamment naissance à la monumentale entrée largement ouverte sur la place. Elle donne accès à un vaste hall - foyer d'accueil visible de l'extérieur au travers de grandes baies vitrées et un escalier extérieur conduit directement aux balcons.
La salle offre près de 3.000 places avec un parterre et deux balcons. De grands bas relief en stuc teintés d'or animent les murs d'imageries africaines sur toute la hauteur (Buffles, éléphants, palmiers, indigènes en pirogue...).
Les lumières de l'Eldorado s'éteignent tristement en 1974 pour faire place à l'actuel complexe multi-salles de l'UGC.
Pour leur plus grande part,  les décors ont pu être conservés et bien restaurés mais les bas-reliefs muraux sont désormais "coupés en hauteur" par la dalle de béton des salles de cinéma superposées.


Place de Brouckère au début des années 60 (après l'Expo 58) - Bruxelles-Bruxellons
Pavillon de tourisme installé au centre de la place de Brouckère pour l'Exposition universelle de 1958
Au fond, on aperçoit la Tour Martini inaugurée sur la place Rogier en 1961 (à la place de l'ancienne Gare du Nord)


1930 - 1960
La place de Brouckère connaît ses années de gloire.
Un journaliste américain n'hésite pas à  la comparer à "Time Square". Illuminée par d'énormes enseignes lumineuses qui dominent l'éclairage public à la tombée du jour, elle prend  des allures de mini "Broadway".
Pour l'exposition universelle de 58, un "pavillon touristique" à l'architecture originale est installé provisoirement au milieu de l'esplanade centrale...il y restera finalement bien plus longtemps que prévu
1966 -1973
Le coup de poing dans l'œil et le coup de poignard dans le cœur historique de Bruxelles.
D'aucuns se demandent toujours comment des gens censés être dotés de bon sens et de sens esthétique ont pu laisser commettre ce "crime urbanistique" légué aux générations suivantes.
Durant plusieurs années, les promoteurs (avec la complicité passive du pouvoir politique en place) ont systématiquement vidé les immeubles anciens de leurs occupants, les laissant se dégrader pour pouvoir, in fine, les démolir et construire les buildings qui les remplacent. Leurs présences écrasantes participent aussi à la paupérisation d'un quartier ayant perdu toute convivialité.
Les derniers habitants de la "classe moyenne" qui résident encore dans le quartier finissent par le déserter pour rejoindre les banlieues vertes de Bruxelles.
La construction de la double tour "Philips", plantée là comme une aberration architecturale,  défigure définitivement la  perspective et l'équilibre de la place en direction du boulevard Anspach et la place de la Bourse. 
(On parle d'une éventuelle démolition de ce bâtiment qui vieillit très mal mais ce ne serait qu'à l'échéance du bail de 99 ans...soit en 2066 !)
Pourquoi ne faire qu'une bêtise quand on peut en faire deux ? 
La décision de bâtir, juste en face, un deuxième grand building en étoile achève le travail. 
L'immeuble prend la place de l'énorme édifice néo-classique de l'ancien "Hôtel des Postes" (inauguré en 1892) détruit sans le moindre état d'âme en 1966...sacrifiant du même coup l'équilibre architectural du côté de la place de la Monnaie.
Loin d'envisager de songer à le faire disparaître du paysage, les propriétaires (Ville de Bruxelles & Be Post) ont initié un nouveau projet de rénovation pour tenter de relancer la partie commerciale du bâtiment qui n'en finit pas de dépérir : il devrait voir le jour en 2016

Place de Brouckère et boulevard Anspach - Centre Monnaie et Tour Philips - L'aberration urbanistique au coeur de Bruxelles - Bruxelles-Bruxellons
Tour Philips - Centre Monnaie : le "trait de génie" urbanistique qu'on aimerait pouvoir effacer d'un coup de gomme
1973
L'année fatidique... 
Dorénavant et pour au moins  quatre décennies, la place de Brouckère ne sera plus guère qu'un grand carrefour traversé chaque jour par des milliers de véhicules .
Pour faire place aux travaux de construction du métro et de la station "Brouckère", on assiste à la démolition de l'esplanade centrale et au démantèlement de la fontaine "Anspach". S'il est d'abord question de la réinstaller sur la place après les travaux, la pauvre passe finalement huit longues années "au pain sec  et "sans eau" dans un cachot-entrepôt.
Ce n'est que le 8 mai 1981 qu'elle est libérée sous conditions : il est exclu qu'elle puisse réintégrer son lieu de naissance et doit se réinsérer au bout du Quai aux Briques.
Les puristes regretteront que l'œuvre d'art  ait été quelque peu dénaturée : dans l'aventure, elle s'est séparée de son socle et de sa vasque d'origine .
Ceci dit, l'élément principal et les autres sculptures éparpillées sont plutôt bien mis en valeur sur le miroir d'un plan d'eau reconstitué qui, avec un peur d'imagination, évoque les  bassins du vieux port de Bruxelles disparu.  
Pour l'anecdote...ce "monument", fruit des talents conjoints d'un architecte et de quatre sculpteurs renommés, n'est même pas encore classé au patrimoine régional ! 
Jules Anspach doit se retourner dans sa tombe d'être si mal honoré.

Fontaine Anspach déménagée de la place de Brouckère vers le bassin du Quai aux Briques (Vismet) - Bruxelles-Bruxellons
Fontaine Anspach déménagée de la place de Brouckère vers le bassin du Quai aux Briques

L'avenir... 
Serait-ce le grand retour au passé ?
Un projet de réaménagement complet de la place est en cours...(On en parle depuis plus de 10 ans !).
La lenteur de gestation vient du fait qu'il s'inscrit dans un projet de plus grande envergure qui vise à revoir tout l'aménagement des boulevards du centre depuis le midi jusqu'à la place Rogier. En "haut lieu", on est loin d'être d'accord sur la meilleure solution à adopter. Les plus audacieux parlent d'une sorte de "promenade verte" traversant le pentagone de part en part. 
Certains militent même pour  la réimplantation d'un bon vieux tram-navette en surface: une solution qui peut s'avérer être bien plus conviviale et plus sécurisante que le "sous-terre" pour parcourir rapidement le centre ville d'un point à un autre.
Tout le "comique"  de la situation réside dans le fait qu'après avoir joyeusement saccagé la place dans les années 60-70 et en avoir fait un carrefour urbain à quatre voies...on va probablement retourner à quelque chose qui ressemble à son implantation d'origine.
Oserions-nous rêver au retour utopique d'une des plus belles fontaines de Bruxelles sur la place ? Franchement, il y a fort peu de chance qu'on lui fasse subir un nouveau déménagement mais, si ce n'est point celle d'origine, ce pourrait être la fontaine "de Brouckère".
Depuis sa disparition de la Porte de Namur, elle est exilée à Laeken (en face du stade Roi Baudouin): un lieu excentré ou pratiquement plus personne ne va l'admirer et la photographier.
Réunir cette superbe fontaine oubliée dans son coin et la place à réhabiliter qui portent le même nom...ne serait-ce pas une super bonne idée ?

Pollutions et embouteillages chroniques obligent...après quatre décennies de "tout à l'auto", redonnera-t-on sa place à l'homo-sapiens-pedibus ?
On s'est trompé, sans mesurer les conséquences des erreurs commises ?
Pas grave ! Un jour ou l'autre, on fera sans doute marche arrière toute...en n'oubliant pas, cette fois, de relire son livre d'histoire.

Jipé

Actualités...

jeudi 17 janvier 2013

Tintin & Milou au septième ciel




Cela fait plus d'un demi-siècle que Tintin & Milou surmontent l’immeuble des éditions du Lombard à proximité de la Gare du Midi et de la place Bara.
Si l’enseigne géante fait partie intégrante du paysage bruxellois,  en ce début du deuxième millénaire, nombre de  Bruxellois  se demandaient pourquoi elle était à ce point délaissée...
Cela faisait bien trop longtemps qu'elle ne tournait plus sur elle-même, qu'elle n'était même plus éclairée et elle méritait franchement un p’tit coup de rajeunissement.
Le 7 août de l'an 2009, soit  50 ans après sa naissance,  elle est carrément démontée
Mais c'est pour la bonne cause: elle rentre enfin à la clinique des enseignes pour une cure de jouvence...
Huit semaines plus tard (29/09/2009), elle   retrouve fièrement sa place historique et joue à nouveau pleinement son rôle de "girouette lumineuse" à la gloire de Tintin & Milou pour le plus grand plaisir des Bruxellois de 7 à 77 ans.
La célèbre enseigne a été entièrement reliftée, nantie de nouveaux rouages, d’un nouveau moteur et d’un éclairage moderne.
Si , vue d'en bas, elle paraît toute petite, elle est bien plus imposante qu’il n’y paraît et elle a toute une histoire.
Installée, pour la première fois en haut de son building, le 2 juillet 1958 (à l’occasion de l’exposition universelle), elle symbolise la renommée de Tintin et de son fidèle Milou, le rayonnement d’Hergé et de l’école belge de la Bande dessinée dans le monde, mais aussi l'incroyable « success story » des Editions du Lombard sous la houlette de son fondateur Raymond Leblanc.

Le saviez-vous ?

  • Haute de 5 mètres et pesant 3.750 kg, elle a été fabriquée à Cologne sur le modèle de celle qui surmontait les usines Mercedes-Benz à Stuttgart
  • Innovante, elle fut la toute première enseigne de ce genre installée en Belgique
  • Grâce à une mécanique montée sur roulement à billes actionnée par un moteur de 1,1 cv: elle pivotait sur elle-même 7 jours sur 7 et 24 h sur 24 
  • Cerclée de néons et éclairée par 3 projecteurs qui changeaient de couleurs à intervalles réguliers : elle s’illuminait du coucher au lever du soleil
  • Elle a été classée en 2004 par la commission des Monuments & Sites  de la Région bruxelloise
 Jipé

mardi 15 janvier 2013

Gare Bruxelles-Luxembourg...depuis 1854...une longue histoire

L'une des plus anciennes gares d'Europe

Située au centre du quartier européen, la nouvelle gare de Bruxelles-Luxembourg a été inaugurée, en grand tralala, le mercredi 14 janvier 2009.
Cet événement mettait  le point final à près de 20 ans de chantier permanent.
Inaugurée pour la première fois plus d'un siècle et demi plus tôt (le 23 août 1854), elle fut longtemps connue sous le nom de « Gare du Quartier-Léopold » en hommage au Roi Léopold Ier qui a suscité l'urbanisation de ce quartier de Bruxelles et  a largement  participé au financement de sa construction au travers de la « Société civile pour l'agrandissement et l'embellissement de la capitale de la Belgique » dont le Roi était un des actionnaires principaux avec les plus grands groupes industriels et financiers.
Petite parenthèse: on notera au passage qu'à cette époque, malheureusement révolue, ce n’était pas l’Etat qui devait voler au secours des banques...n'ayant pas encore goûté aux "plaisirs cyniques" de l'économie virtuelle, elles préféraient s'investir dans l'économie réelle en participant à  la construction de l'avenir du pays...fermons la parenthèse
Le bâtiment fut conçu par l'architecte Tilman-François Suys et construit par la Grande Compagnie du Luxembourg sur les terrains qu'elle avait achetés en 1846 à l'hospice Sainte-Gertrude.
Les plans définitifs de la gare ne furent cependant approuvés qu'en 1853 et l'achèvement de l'édifice se fit sous la direction de l'architecte bruxellois Gustave Saintenoy.
Un destin international dès sa naissance...
 
Au 19ème siècle, la construction et l’exploitation du réseau ferroviaire belge ne sont pas encore le monopole d’entreprises parastatales; elles sont entre les mains de nombreuses entreprises privées.




Lorsqu’il est question de construire une grande ligne ferroviaire reliant Londres – Bruxelles – Luxembourg, c’est une société anglaise (La Grande Compagnie du Luxembourg  ayant des liens étroits avec la puissante Société Générale de Belgique) qui en obtient la concession.
Cette ligne internationale est très importante pour l’avenir car elle doit conduire les anglais (via  Douvres et Ostende) et les habitants de l’Europe centrale jusqu’à Brindisi, sur la côte adriatique italienne.
Brindisi est, à cette époque, le port d’embarquement principal des voyageurs et des marchandises à destination du Proche Orient et de l’Inde.
Cette nouvelle ligne ferroviaire donnera d’ailleurs naissance, par la suite, à la célèbre Compagnie internationale des  Wagons-Lits.
Cet événement est très important dans l'histoire de la future SNCB ; il constitue le point de départ des grandes liaisons ferroviaires internationales.
La Gare du Quartier-Léopold  fut ainsi, dès sa création, le symbole de l’ouverture de Bruxelles vers le sud ; la province du Luxembourg, le Grand Duché, le bassin méditerranéen et les colonies lointaines.



 Ancrée dans le futur européen…
En 1987, au moment où il est question d’implanter le Parlement européen derrière la gare, sa démolition pure et simple est, une fois de plus, à l'ordre du jour.
Fort heureusement, cette période correspond aussi  à une  prise de conscience des pouvoirs publics face à la destruction systématique du patrimoine  architectural bruxellois.


Si la façade symbolique du bâtiment plus que séculaire a pu être classée et conservée, elle a cependant été amputée de ses "ailes" qui lui donnaient toute son ampleur architecturale et sa "présence" sur la place du Luxembourg.
On imagine que la pauvre "vieille relique du passé" doit se sentir quelque peu perdue dans cet "écrin" de bâtiments contemporains qui ne lui laissent pas beaucoup d'air pour respirer.

Plus d'un siècle et demi plus tard, la gare du Luxembourg est donc toujours vivante!
Mais son infrastructure est devenue entièrement souterraine et son entrée principale est située un peu plus loin (sur la rue de Trèves).
En quinze années de travaux, la SNCB, y a investi pas moins de 45 millions d’€.
La Gare du Luxembourg est aujourd’hui une infrastructure hyper moderne tournée vers l'avenir et dotée de toutes les dernières innovations technologiques, notamment en matières de protections acoustiques vis-à-vis des riverains.
L’aspect  sécuritaire a également fait l’objet de toutes les attentions ; l’espace aménagé offre une large vision transversale permanente, les caméras de surveillance sont omniprésentes et les vitres des guichets peuvent devenir totalement opaques en moins d’une seconde
Elle se veut aussi être parfaitement adaptée aux usagers à mobilité réduite et réserve une place privilégiée aux cyclistes.
Avant 2009,  13.0000 voyageurs transitaient quotidiennement par  la gare Bruxelles-Luxembourg. Les chiffres actuels de fréquentation des gares sont classés "Secret-Défense" par la SNCB, il est donc assez difficile de savoir ce qu'il en est réellement aujourd'hui mais  la fréquentation aurait plus que doublé, voire triplé, en 3 ans.

Jipé
Article d'origine publié dans le P'tit Journal - édition février 2009

dimanche 6 janvier 2013

Bruxelles Sucré - Itinéraire gourmand


Bruxelles Sucré - Carnet d'adresses gourmand (Auteur: Juliette Debruxelles - Photographe: Julie Grégoire - éditions Aparté) - Lectures bruxelloises - Bruxelles-Bruxellons

Lectures bruxelloises
Bruxelles Sucré
Les meilleurs fournisseurs de gourmandises de la capitale.

Bien plus qu'un simple guide, c'est un livre "antidépressif", saupoudré de poésie et de générosité.
Au travers de bonbons colorés, barbes à papa, pommes d'amour, gâteaux, crêpes, gaufres, cupcakes, cuberdons, biscuits, glaces, chocolats et autres macarons, la journaliste Juliette Debruxelles (un nom prédestiné !) nous parle de ces moments de plaisirs réconfortants, de consolations ou de récompenses qu'on s'offre depuis l'enfance
Derrière les adresses "coup de cœur" qui se transmettent de bouche à bouche, derrière les vieilles recettes réinventées et la créativité, il y a des artisans passionnés et des parcours de vie à découvrir.
Textes et photos nous prennent par la main pour une promenade dans un univers de savoureuses tentations. 

Au fil des pages, on a juste envie de se lécher les doigts.
Et si c'est un péché…tant pis !
Jipé

Bruxelles Sucré - Carnet d'adresses gourmand (Auteur: Juliette Debruxelles - Photographe: Julie Grégoire - éditions Aparté) - Lectures bruxelloises - Bruxelles-Bruxellons

Publié pour la première fois en 2010, le livre a rencontré un vif succès.
Réédité avec des mises à jour, il est toujours d'actualité. 

Bruxelles Sucré
Carnet d'adresses gourmand
Auteur : Juliette Debruxelles
Photographe : Julie Grégoire
Format 15 x 18 cm - 176 pages
Prix : 18,00 
Editions Aparté (lien vers le site de l'éditeur)
T. +32 (0)2 779 42 01

samedi 5 janvier 2013

C'était au temps ou Bruxelles chantait...




C´était au temps où Bruxelles rêvait
C´était au temps du cinéma muet
C´était au temps où Bruxelles chantait
C´était au temps où Bruxelles brusselait
Ci-dessous trois vidéos "You Tube" intéressantes...
La 1ère est un montage de cartes postales anciennes de Bruxelles sur fond de la chanson de Brel...
La 2ème est un extrait de récital (1962 ?) où le "jeu de scène" est assez "fun"

Seul le Grand Jacques pouvait chanter cette chanson avec cette intensité-là et plus personne ne la chantera comme ça.







jeudi 3 janvier 2013

Paul Cauchie...une oeuvre qui a bien failli disparaître



Apprécié de son temps...
Délaissé trop longtemps...

Durant de nombreuses années, certains des trésors du patrimoine bruxellois ont été négligés, détériorés...voire carrément détruits, dans une indifférence sacrilège.
De sinistre mémoire, on se souvient du tragique exemple  de "La Maison du Peuple" (Horta) qui, malgré des protestations internationales, a disparu du paysage bruxellois dans un nuage de poussière, du fait de la totale inconscience des responsables politiques de l'époque.
Même si les mentalités ont bien évolué, ce sont encore trop souvent des initiatives privées qui doivent se mobiliser pour les sauver du désastre.
Ce fut aussi le cas pour la Maison Cauchie...


Maison Cauchie - Bruxelles
Le talent et l'œuvre de l'architecte, peintre et décorateur Paul Cauchie (1875-1952) sont aujourd'hui mondialement connus au travers des quelque 600 sgraffites qu'il a réalisés et qui ont marqué de son sceau artistique la période "Art Nouveau".
En 1905, peu après son mariage avec l'artiste-peintre Caroline Voet  (surnommée Lina), Paul Cauchie réalise le rève de tout architecte:  faire construire sa propre maison. 
Conçue pour accueillir,  tout à la fois, leur habitation  et leurs ateliers respectifs (où ils donnent des cours privé d'art appliqué), le jeune couple en fait aussi la vitrine-show room de leurs talents.
Si elle est aujourd'hui considérée comme l'un des plus beaux témoignages de la période "Art Nouveau" à Bruxelles, elle a vécu une sombre période d'indifférence générale.

Maison Cauchie - Bruxelles
Une oeuvre qui a bien failli disparaître à tout jamais…
Paul Cauchie décède en 1952 et son épouse le rejoint au paradis des artistes dix-sept ans plus tard.
La maison est laissée à l'abandon et pas grand monde ne s'y intéresse.
Manquant singulièrement de clairvoyance et de considération pour l'oeuvre de ses parents, leur fille  dépose même une "demande de destruction" (incluant le bâtiment voisin) pour pouvoir construire un immeuble à appartements.
Sous la pression de quelques défenseurs du patrimoine et après 4 ans de démarches administratives, la maison est enfin classée en 1975. 
Préservée in extremis de la voracité des pelleteuses…inoccupée et non entretenue, elle continue pourtant à se délabrer inexorablement.
Au cours d'une promenade au Parc du Cinquantenaire, le publicitaire bruxellois Guy Dessicy et son  épouse Léona sont révoltés par l'état lamentable de la maison.
Sur un coup de cœur, ils décident de sauver l'œuvre de Paul Cauchie de la ruine.
Après de laborieuses négociations, l'acte d'achat est signé en 1980.

Le nouveau propriétaire des lieux connaît Hergé depuis l'âge de 12 ans.
Au tout début de sa vie professionnelle il a travaillé dans son studio pendant 7 ans et des liens d'amitié se sont créés entre les deux hommes. Ensemble, ils envisagent d'y installer un musée Tintin mais, faute de pouvoir réunir les fonds nécessaires, le projet ne voit jamais le jour.
Guy Dessicy a décidément de la suite dans les idées puisque, quelques années plus tard, on le retrouve comme co-fondateur du Centre belge de la bande dessinée, installé en 1989 dans les Grands Magasins Waucquier (Autre témoin majeur de l'architecture du début du 20ème siècle, dessiné par Horta).
Dans la foulée, avec l'aide de son épouse, de ses cinq filles et d'artisans, il s'attèle à  ressusciter l'âme, l'esprit et le corps de la Maison Cauchie.



Ce défi aura nécessité 15 années d'obstination et de patients travaux menés avec amour et passion.
Une aventure exemplaire qui illustre parfaitement bien la devise figurant au fronton de la maison: "Par nous…pour nous"
Jipé
Publié dans le P'tit Journal - édition juillet 2012

N.B. Le "dessin" du sgraffite en têtière de l'article est réalisé à partir d'une photo d'origine de Christan Berthold: les couleurs d'origine ne sont pas respectées. Copyright Maison Cauchie-Christian Berthold

L'avez-vous déjà visitée?
Maison Cauchie : rue des Francs, 5  - 1040 Bruxelles (Parc du Cinquantenaire)
Ouverte au public:
uniquement le 1er week-end du mois - de 10h à 13h & de 14h à 17h30  (ou sur réservation pour les groupes)
Possibilité de location des lieux pour événements sur demande
Renseignements: 0032(0)2 733.86.84 - www.cauchie.be



mercredi 2 janvier 2013

Hof ter Musschen - La saga de la ferme aux moineaux


Du XVème siècle à nos jours...
Son histoire n'est pas un long fleuve tranquille

L'Hof ter Musschen
Histoire & Anecdotes
d'une ferme brabançonne
Cette ferme, dont les origines remontent au XVème siècle, fut la propriété des Princes de Ligne, puis du comte d'Oultremont (1836-1869) avant d'appartenir à la famille Dupré-Evenepoel qui, par héritages successifs, la conservera durant près d'un siècle (1869-1963).
Lorsque,  leur petit-fils, le notaire  Edmond Morren, consent à s'en séparer (1963), le nouvel acquéreur est…l'Archevêché de Malines-Bruxelles qui s'engage à laisser les trois fermiers en place exploiter la ferme jusqu'à la fin de leur vie (Sans payer de loyer !).
Cela ne dure que deux ans car, en 1965, l'Archevêché fait un "échange" avec la commune de Woluwe-Saint-Lambert qui en devient le nouveau propriétaire…sans pouvoir changer son affectation…puisque le dernier occupant bénéficiant de l'usufruit, Florent Draeck, ne décède que 20 ans plus tard (1985).
La commune de WSL ne sait apparemment pas trop quoi faire de cette vieille ferme en état de vétusté avancé qui lui reste sur les bras comme un "cadeau empoisonné. Les bâtiments, classés en 1988, nécessitent une lourde et coûteuse rénovation et, en attendant une solution, ils sont carrément laissés à l'abandon

La saga ne s'arrête pas là


Hof ter Musschen - La ferme aux moineaux
Cinq ans de réflexions plus tard  (1990), la commune pense avoir trouvé "LA" bonne solution en consentant à la SABENA un bail emphytéotique de 40 ans, sous condition de la rénover complètement suivant un projet adopté de commun accord.
Non sans quelques discussions et contestations suscitées par les modifications profondes apportées à un bâtiment "historique", la rénovation finit par se réaliser entre 1993 et 1994 et la SABENA y établit son siège social.
Même  si d'aucuns pensent qu'elle y a perdu beaucoup de son âme, la ferme séculaire entame sa nouvelle vie avec un "ouf" de soulagement.
Sauf que personne n'avait prévu que la prestigieuse compagnie aérienne nationale serait mise en faillite 7 ans plus tard (Novembre 2001).
Le bon plan échafaudé par la commune s'effondre: tout est à remettre sur la table, avec une nouvelle parenthèse de 5 ans à la clef.
En 2006, la société Hof ter Musschen S.A. met fin au suspense en rachetant le bail de la défunte Sabena.

L'histoire de la ferme se poursuit dorénavant au rythme des événements, fêtes, mariages, réunions d'entreprise et séminaires qui s'y déroulent...








Jipé
Publié dans le P'tit Journal - édition mai 2012
Remerciements à Paul Carlier
pour son autorisation de publier la photo aérienne du site
Découvrez d'autres superbes photos de Belgique sur son blog: http://imagesdebelgique.skynetblogs.be/

Hof ter Musschen - Ferme aux moineaux - Moulin de la Woluwe
Ferme Hof ter Musschen 
Organisation d'événements - Location d'espaces pour mariages, fêtes de famille, séminaires - réunions d'entreprise
www.hoftermusschen.be  T. 0032(0)2 770.96.42